Pathologie fonctionnelle des articulations temporo-mandibulaires
SADAM sont les initiales de Syndrome Algo-Dysfonctionnel de l’Appareil Mandicateur. Le syndrome de Sadam touche donc l’articulation entre l’os temporal et la mandibule, autrement dit, celle qui fait la liaison entre la mâchoire inférieure et les os du crâne.
Il implique un dysfonctionnement musculosquelettique de cette articulation (trouble musculaire, dislocation ou lésion du ménisque situé entre les mâchoires) se traduisant par une douleur locale mais pas seulement.
Les manifestations du Sadam sont très diverses :
- Une douleur au niveau de la mandibule.
- Des craquements articulaires.
- Des blocages.
- Une limitation de l’ouverture de la bouche.
- Des douleurs dentaires.
- Des douleurs au niveau des tempes et/ou des oreilles (otalgies).
- Des acouphènes.
- Des douleurs faciales (névralgies).
- Des céphalées.
- D’autres symptômes, encore plus éloignés de la sphère buccale, peuvent aussi survenir, comme des douleurs au niveau des cervicales, un mal de dos, un torticolis, de la fatigue, des vertiges, des troubles de l’équilibre, etc.
On retiendra néanmoins que les symptômes les plus communs sont représentés par les douleurs mandibulaires et dans les oreilles.
On estime que 8 à 10 % de la population serait atteinte d’un syndrome de Sadam et trois fois plus souvent des femmes que des hommes, particulièrement entre 20 et 45 ans, l’incidence de ce syndrome diminuant après la ménopause.
Une malocclusion dentaire et le bruxisme (lié au stress et à l’anxiété), susceptible d’augmenter l’usure du cartilage, font partie des causes les plus fréquentes du syndrome de Sadam. Les traumatismes de la face font aussi partie des causes déclenchantes.
Mais très peu de personnes consultent pour cette affection. Or si le syndrome de Sadam est le plus souvent bénin avec une guérison spontanée, il arrive parfois (dans 10 % des cas) que les douleurs deviennent chroniques avec de fortes répercussions dans la vie quotidienne.
Le diagnostic est souvent difficile de par la diversité, l’imprécision et la non spécificité des symptômes. Souvent associé au stress, ce syndrome peut être confondu avec des crises de spasmophilie ou de fibromyalgie. Le diagnostic peut être conforté par une radio panoramique dentaire ou une IRM montrant les lésions anatomiques de l’articulation.
Le traitement est pluridisciplinaire, faisant intervenir chirurgien maxillo-facial, ostéopathe, dentiste, l’orthodontiste, kinésithérapeute, psychologue.
Traitement médicamenteux : anti-inflammatoires pour soulager les douleurs et myorelaxants pour décontracter les muscles de la mâchoire.
Relaxation de la mâchoire : repos articulaire et changement de certaines habitudes (proscrire les chewing-gum, habitudes alimentaires, tics nerveux, réduction du stress…) puis/ou exercices et massages réalisés par le kinésithérapeute pour détendre les muscles, augmenter la souplesse des articulations.
Correction des malocclusions : soins dentaires, orthodontie.
Traitement du bruxisme : gestion du stress, port de gouttières dentaires.